Intérêt de la décontamination par la vapeur d’H2O2 dans les unités de grands brûlés

L’infection nosocomiale est un risque majeur pour le patient grand brûlé, pouvant aggraver le pronostic vital. Les services de grands brûlés sont fréquemment confrontés à des germes multi-résistants, dont l’un des risques majeur est la transmission d’un patient à l’autre. Si la contamination manu-portée est un vecteur principal, la contamination aérienne des surfaces, constitue une autre voie de transmission des micro-organismes, qu’ils soient multi-résistants ou non. Dans un objectif de décontamination d’un service entier de grands brûlés, confronté à une épidémie de staphylococcus aureus résistant à la méthicillline (SARM), nous avons utilisé notre méthode de décontamination par vapeur d’H₂O₂ suivant les protocole Bioquell. Cette technologie utilise des unités mobiles de décontamination permettant, après un bio-nettoyage classique, de décontaminer les surfaces de n’importe quel volume. Pendant la décontamination, qui dure quelques heures, tout le matériel, y compris informatique  et électronique, peut rester sur place. L’H₂O₂ sous forme vapeur, diffuse dans tous les espaces puis sa condensation permet son dépôt et donc la décontamination des surfaces et du matériel. Le produit de dégradation de l’H₂O₂ est l’H2_O et O₂ sans aucune toxicité résiduelle.

Un comparatif a été réalisé par l’hôpital, avant et après le traitement Bioquell du service des grands brûlés 92 prélèvements bactériologiques et 66 prélèvements fongiques de surface ont été réalisés, ainsi que 16 prélèvements bactériologiques et fongiques de l’air. Les résultats étaient très significatifs et ont démontré une excellente efficacité du traitement Bioquell, aussi bien sur la flore bactérienne totale que sur la flore  mycologique et aspergillaire de l’air et des surfaces.

Après réouverture du service, et afin d’éviter toute nouvelle épidémie, chaque chambre qui héberge un patient contaminé par un germe multi-résistant, est traitée par Bioquell à la sortie du patient. nous n’avons depuis, eu aucune transmission de germes multi résistant d’un  patient à un autre, confirmant et validant dans la pratique l’utilisation de ce système. Cette utilisation ne doit évidemment pas faire oublier toutes les autres mesures fondamentales de prévention de l’hygiène en milieu hospitalier visant à limiter les infections croisées.